Petits conseils de mise an scène par SteF RusseiL
Textes de théâtre, comédies, sketchs SteF RusseiL Auteur

La mise en scène : petits conseils pour les amateurs

stefrusseil Par Le 24/04/2021 1

Dans Mes petits conseils

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La mise en scène ? Voilà un travail difficile et ingrat car rarement remarqué et récompensé tant il s'agit d'un travail de l'ombre.
Et pourtant, cet oeil extérieur est primordial et permet ce recul nécessaire que n'ont pas les comédiens lorsqu'ils sont sur scène, dans le feu de l'action.
Ce qui suit n'est aucunement un manuel de mise en scène car je n'ai pas la prétention d'être assez expert pour donner des conseils. Mais, avec une vingtaine d'années de pratiques théâtrales (tant comme comédien que metteur en scène) j'ai remarqué deux ou trois petites choses qui pourraient permettre aux troupes débutantes, aux jeunes acteurs ou metteurs en scène de progresser.

La nature a horreur du vide ? Les comédiens aussi !

Lorsqu'on est sur scène un silence de trois secondes paraît une éternité, si bien qu'on a une envie subite de le combler, quitte à être hors sujet.
Or, si le silence est "joué" il n'y a pas de quoi paniquer d'autant plus que dans certaines scènes de certaines des silences s'imposent comme faisant partie du jeu au même titre que les dialogues ou les didascalies.

Bien souvent, par peur de ce silence ou par peur de perdre le fil, les comédiens enchaînent les répliques ou les actions les unes après les autres sans laisser le jeu s'installer par le silence.

Le silence peut permettre de faire passer une émotion, un malaise, une incompréhension...

Si le temps nécessaire a ce jeu est tronqué, l'effet ne sera pas perçu par le spectateur. En soi, ce n'est pas très grave, mais cela peut faire la différence dans l'interprétation.

Une petite astuce pour obliger de respecter le temps de silence nécessaire consiste de demander aux comédiens d'attendre le "go" du metteur en scène pour enchainer la réplique qui suit ce temps de silence. Et, pour être réellement efficace, le metteur en scène s'appliquera au départ à laisser le double de temps que nécessaire. Par exemple, si le temps estimé pour laisser passer une émotion est de cinq secondes, en répétition, le metteur en scène attendra dix secondes avant d'autoriser les comédiens à poursuivre. Certes, cela paraitra très long aux acteurs, mais lorsqu'ils seront en représentation, ce temps sera systématiquement écourté (à cause de la peur du vide, de l'anxiété...).

Il s'appelle Just Leblanc

Dans l'exemple ci-contre de l'illustre "Dîner de cons", regardez bien la succession de silences dans la scène "Just Leblanc" (à 1'30").
Même s'il s'agit d'un film avec des changements de plans et des gros plans sur les visages, qui participent aussi à véhiculer les émotions, les temps de pause (ici liés à l'incompréhension du personnage) sont de 3 à 4 secondes. Au théâtre , n'ayant pas cet effet "gros plans" les temps de silence peuvent donc être allongés. D'autant plus qu'il y aura (certainement) les rires du public qui viendront ponctuer ces différentes séquences. Laisser le public rire fera d'ailleurs partie d'un prochain article.

La difficulté pour le metteur en scène réside dans le fait que ces "temps de silence", ne sont pas nécessairement indiqués dans le texte (didascalies).
La bonne compréhension du texte, et parfois la ponctuation permettront de s'approprier ces temps de silence.

Attention "silence" ne signifie pas absence de jeu.

Jouer, même lorsqu'on n'a rien à dire

De l'ouverture du rideau à sa fermeture, les comédiens présents sur scène se doivent de "JOUER", et ce même s'ils n'ont rien à dire.
Ainsi le metteur en scène devra s'attacher bien évidemment à mettre en scène les comédiens qui dialoguent, mais aussi ceux qui écoutent.

Trop souvent on voit des comédiens amateurs équipés d'un bouton "On/Off".
Ils appuient sur "On" pour lancer leurs répliques et se mettre en veille lorsqu'ils ont terminé de parler. Or, rien n'est plus désagréable, tant pour les autres comédiens que pour le public que de voir des acteurs "absents" dans un coin ou en haut de scène.
Lors des répétitions, le metteur en scène devra donc interpeller les comédiens éteints pour les amener à participer à la scène. Il ne faut pas grand-chose, mais juste être présent par une acquiescement de la tête, un sourire, une moue, un regard franc vers les autres comédiens. La seule chose est qu'il faut être en pleine conscience et ne pas se laisser distraire par autre chose que le jeu.

Une chose à bannir également pour les comédiens, c'est le regard insistant vers le public (sauf si la scène l'exige).
Regarder le public pendant que les camarades jouent dénature complètement la scène et indique aux partenaires et au public, que celui qui fouille la salle du regard n'est pas présent dans le jeu.

La ponctuation

Ne comptez pas sur moi pour vous faire le sketch de "La ponctuation" de Michel Leeb (seuls les quinquas savent de quoi je parle). Mais notez, que la ponctuation est très importante.

Ainsi, si l'auteur choisi de placer des points de suspensions à la place d'un point simple ou d'un point d'exclamation c'est que cela à de l'importance. Ainsi, on n'accordera pas la même importance aux différentes ponctuations présentes dans un texte. Je ne vous parlerai pas ici du point d'interrogation qui j'espère tombe sous le sens, mais plutôt de la différence entre la virgule, le point et les trois points de suspensions.

Encore une fois, il s'agit de rythme entre les répliques et les temps de pause (je ne dirai pas "silence" volontairement). Pour donner un ordre d'idée disons qu'on pourrait attribuer les valeurs aux ponctuations suivantes :

  • La virgule : une pause d'une seconde
  • Le point : une pause de deux secondes
  • Les points de suspension : une pause de trois secondes minimum

C'est un temps à peu près classique lorsqu'on maitrise bien ses répliques et son jeu. Pour y arriver de façon "automatique" sans réfléchir il faut s'entraîner à la manière de ce qui est décrit dans le premier thème sur les silences, c'est à dire, en doublant le temps de pause pendant les répétitions. Ainsi la virgule durera deux secondes, le point quatre et les points de suspension environ six secondes.
Encore une fois, cela concerne le travail de répétition et d'entraînement. Le metteur en scène devra veiller à faire respecter la ponctuation en ce sens pour qu'au moment des représentation elle soit jouée selon les standards décrits ci-dessus.

A noter que les points de suspension peuvent amener au temps de silence dont j'ai parlé dans la première partie. Tout dépend alors du message à faire passer.

Michel Leeb "La ponctuation" | Archive INA

En conclusion

Nous venons de voir trois situations souvent rencontrées et, qui bien retranscrites, permettent d'améliorer l'interprétation : Les temps de pause nécessaires pour faire passer une émotion (par exemple), le jeu des comédiens qui n'ont pas de texte à déclamer, et la ponctuation.

Encore une fois ce ne sont pas des conseils de pros mais plutôt des petites astuces issues de mon expérience de comédien et metteur en scène de troupe de théâtre amateur.

N'hésitez pas à réagir, me dire aussi quels sont vos trucs et astuces ou laisser des commentaires ci-dessous.

 




 

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Commentaires

  • Merci de ces bons conseils ,ils sont basiques soit ,mais sont essentiels à un bon travail

    1 Merci de ces bons conseils ,ils sont basiques soit ,mais sont essentiels à un bon travail Le 12/01/2024

    comautheatre@ gmail.com

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